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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 18:21

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Durant la Première Guerre mondiale, 14 millions d'animaux furent enrôlés sous les drapeaux des nations belligérantes... D'après certaines sources, 6 millions de chevaux moururent durant la durée du conflit.
 
La Première Guerre mondiale a d'abord été caractérisée par la mobilité des troupes, qui se sont enlisées dès 1915, et cela, durant 3 ans, dans une guerre de position et de tranchées. L'information et la désinformation sont alors devenues vitales et stratégiques, au même titre que les moyens de communication.
 
Malgré le fait qu'à l'époque on voyait se développer la téléphonie et l'émission radio, il était fréquent que des unités soient isolées ou que des messages devaient  être envoyés rapidement sur de longues distances. Dans ces conditions, il n'était pas du tout rare que les combattants aient recours à des pigeons voyageurs. A ces fins, ceux-ci étaient élevés et transportés vers des unités mobiles de campagne composées de camions spécialement développés et ayant pour mission de se déplacer au gré des besoins en différentes zones du front.. 100.000 pigegeons furent utilisés par les Anglais durant la Guerre 14-18.
 
A propos de ce volatile hautement stratégique...
L'occupant allemand veille à interdire aux civils des zones occupées le lâcher de pigeons.
 
Dès le mois de décembre 1915, dans le Nord de la France, région à haute concentration de "coulonneux" (colombophiles), l'occupant, par voie de presse, rappelle qu'il est interdit, sous peine de mort, de lâcher des pigeons voyageurs. Il est précisé en outre que les personnes "qui récupéreraient des pigeons voyageurs seraient tenues de les remettre à l'autorité militaire la plus proche, faute de quoi, elles seront suspectées d'espionnage..." et responsables des conséquences qui en découleraient.
 
Toutes armées confondues, en leur sein, les animaux ont joué un rôle important dans le déroulement des hostilités, tant comme acteurs de premier ordre que comme adjuvants au moral des hommes. Ainsi, tout au long de la guerre 14-18, et dès son commencement, les chevaux, les boeufs, les mules, les chiens, les pigeons,... n'ont cessé de contribuer "à l'effort de guerre" consenti bien malgré eux aux armées...
 
Mais aussi...
De manière anecdotique, on peut citer deux exemples assez surprenants d'utilisation d'animaux dans les armées...
Côté allemand, cet éléphant offert aux soldats par un directeur de cirque, patriote...
Côté américain, ce lionceau, mascotte de l'armée de l'air au sein de l'escadrille française Lafayette, et, qui comprenait des pilotes américains volontaires...
 
La place du Singe ou Hameau de la Croix Blanche à Marche-lez-Ecaussinnes...
 
Sur la place, se trouve un petit singe installé sur un piedestal.
Sa présence rappelle, selon les dires qu’à l’issue de la guerre 14-18, la mascotte de soldats britanniques, qui passaient par là, était un ouistiti. Que son propriétaire :
a) ne sachant plus qu’en faire, l'aurait jeté par la fenêtre d'un train. Le petit singe aurait alors été recueilli par un habitant de Marche. Ce dernier étant un des animateurs de la "ducasse" (kermesse) du quartier, il en aurait fait don à la commune ;
b) aurait oublié la mascotte, et que le petit singe aurait bien vite été adopté par la population du village.
 
Plusieurs mémoriaux ont été érigés à la mémoire des animaux tombés pendant le conflit ; ainsi, à Bruxelles, Charleroi, Lille, Berlin, Londres...
Des artistes, comme Alfred Munnings, ont beaucoup contribué à la reconnaissance de leur rôle durant la guerre, notamment en leur donnant une place significative dans la poésie guerrière. Il existe de nombreux romans, pièces de théâtre, films et documentaires axés sur le rôle joué par les animaux durant la Grande Guerre, et bien après...
 
Quand les hostilités prennent fin, de nombreux chevaux sont abattus du fait de leur grand âge ou de leur maladie. Les plus jeunes sont vendus aux boucheries françaises ou aux particuliers ; ce qui ne manque pas d'attrister les soldats, obligés d'abandonner les bêtes qu'ils ont soignées pendant les années du conflit.
13.000 chevaux australiens, dont on se sait quoi faire à la fin de la guerre, et du fait des mesures de quarantaine à appliquer, ne peuvent retourner au pays. Parmi ceux-là, 2.000 sont abattus ; 11.000 autres vendus, et, pour la plupart destinés à reservir dans l'armée britannique en Inde. Les chevaux de Nouvelle-Zélande demeurent quant à eux, -tous-, en Europe.
 
En France, 35 % du million de chevaux morts, seront abattus par les militaires pour des raisons sanitaires, afin d'éviter la propagation de maladies ; utilitaires, pour la consommation de leur viande (en cas de pénurie), ou encore, morales et sentimentales, afin d'abréger les souffrances d'un animal condamné...
 
Les conditions de vie des chevaux sont difficiles sur le front ; décimés par l'artillerie, ils souffrent de dermatose et subissent les attaques chimiques. Un million d'entre eux trouvent la mort durant le conflit, côté français ; bien plus encore sont traités dans des hôpitaux vétérinaires avant d'être renvoyés au front. La fourniture de nourriture équine est un problème logistique majeur pour les troupes allemandes qui perdent, elles aussi, quantité d'animaux morts de faim, faute de fourrage en suffisance.
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Plus d'info sur : www.horizon14-18.eu
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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 18:19

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 18:12

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Jean Maurice Caillavel a vu le jour à Toulouse, le 11 janvier 1895.
 
Jean est né de l'union de Charles René Caillavel, représentant de commerce, et de Louise, rentière.
 
Jean aura un frère, Marcel, le 13 septembre 1896, qu'il perdra le 18 septembre 1898 ; mais aussi, une petite sœur, le 27 décembre 1908, viendra redonner joie et bonheur à la famille.
 
Jean vécut les premières années de sa vie dans le quartier de la place Belfort ; il poursuivit les cours au Lycée de Toulouse.
 
A la fin de ses études, il entreprend de suivre la voie tracée par son père, dans les affaires (textile industriel, toile de sac, cordage, etc.).
 
En décembre 1914, Jean n'a pas encore 20 ans, quand il lui est donné ordre de rejoindre la 13e escouade de la 27e compagnie du 50e régiment de Périgueux.
 
Il porte au poignet le numéro matricule 13592...
 
Le 18 décembre, à 14 heures, il se trouve en gare de Matabiau. Louise, sa mère, l'a accompagné.
 
Le 20 décembre, il sont installés à 19, dont quelques copains, dans une chambrée de la caserne Bugeaud, à Périgueux.
 
Début mars 1915, il est affecté à la formation des nouvelles recrues (classe 16), en qualité de soldat faisant fonction de caporal.
 
Le 21 juin 1915, Jean arrive à Mesnil-les-Ruitz, près d'Houdain, dans le Pas de Calais.
 
Jusqu'au 8 juillet, il demeurera à l'arrière du front.
 
Le 9 juillet, il monte au feu durant 14 jours, partagé dans le temps, entre la première, la deuxième et la troisième ligne...
 
Le 24 juillet, Jean est au repos à l'arrière, dans un petit village. Il attend de pouvoir partir 6 jours en permission...
 
À compléter...
 
Vendredi le 18 octobre 1915
 
Lettre entre soldats...
 
"Mon cher Caporal
 
Je tan voie set deux mots pour te faire savoir de met nouvelle met je te direz que je suie aussi blessé comme toi. Je suie blessé a la jambe droite. Je suie det ja bien guérie je me lève tout les joure. Je suis étés blessé le 4 dan le chemin creux an remantan dan la tranchet de premier ligne du cotés de Givenchy lonnétés toupré du village et les boches on bonbardets la tranchet. met je panse que tu le set det ja, et je tasure que sa ma fet de la pênne quan ton madie que Caillavel est tuer. et qu’il an restes si peux a la Compagnie. il mondi qu’ill an restée pluque vin…"
 
Bien sûr, Joseph parle surtout de sa blessure, mais son charabia "sa ma fet de la pênne quan ton madie que Caillavel est tuer" ne laisse pas de doute sur le sort de Jean. Cependant, le caporal Boyer attend une confirmation avant d’informer Louise.
 
Cette deuxième réponse il la reçoit le 28, c’est celle du caporal Buffy. Comme Joseph, il est paysan fils de paysan ; mais sa terre à lui, c’est la Bourgogne, sa récolte, c’est le raisin et ça fait toute la différence. L’argent ne manque pas à la maison et lorsque c’est nécessaire on emploie des journaliers. Ainsi, Auguste, comme son frère Firmin et même sa sœur Laetitia vont fréquenter assidûment l’école et obtenir le certificat d’études. Sa lettre, ainsi que celle de Joseph, Boyer l’enverra à Louise, sans attendre, mais aussi sans trop réfléchir."
 
Le 26 octobre 1915
 
"Mon Cher Boyer
 
Je reçois ta lettre à l’instant qui me surprend et en même temps m’ennuie beaucoup car comme tu le sais ces renseignements sont plutôt terribles à expliquer.
 
Mais enfin je vais te donner des détails :
 
1° Mon cher ami Caillavel est mort, comme le plus brave des braves. Je vais t’expliquer. Il y avait deux jours que nous étions relevés du talus de X que tu connais puisque tu y as été blessé. Nous remontons faire la relève des camarades dans une tranchée qu’ils venaient de s’y emparer à l’instant, aussi au jour les boches nous ont contre attaqué et repris cet élément alors c’est en soutenant cette contre attaque que ce cher ami est tombé mortellement. Je pourrai même te dire que je n’ai jamais vu depuis que je fais des attaques des jeunes gens aussi courageux. Car je te dirai que mon camarade Caillavel m’a sauvé la vie avant de mourir car nous ne restions plus que 7 à la Cie et je te dirai que si je l’avais senti blessé que je ne l’aurai pas laisser.
 
Son corps est resté puisque cette tranchée a été reprise autrement que ça je l’aurai ramené peut être pas à 10 Km mais en arrière.
 
Mon Cher Boyer voici tous les renseignements que je peux te donner à propos de notre regretté Camarade, tu diras à ses parents qu’il a une citation et a droit à la Croix de Guerre.
 
Quant à toi je n’avais jamais eu de tes nouvelles, je vois que ça va très bien même un peu vite. Je te dirai que je garde toujours ta bague en souvenir. Récris moi.
 
Je termine en bien te serrant la main et bien des choses à la famille de Caillavel."
 
A Buffy, caporal brancardier
 
Lettre à la maman de Jean...
 
Madame Caillavel,
 
"Excusez moi bien si je vous écrit cette lettre au Crayon je suis dans les tranchées alors je n’ai pas d’encre.
 
J’ai reçu votre lettre ce matin, lettre qui m’a beaucoup attristé. Car Madame je prends bien part à tous vos Grands Chagrins et si j’avais su que ma lettre au camarade Boyer vous parvienne je n’y aurait pas décrit si cruellement la Mort de mon Camarade de combat Caillavel aussi excusez moi bien. Puisqu’à présent vous savez tout je vais répondre à toutes vos questions.
 
Pour la date c’est autour du 4 8bre je ne me rappelle au juste et était environ 4 heures du soir, que Jean a été touché en pleine tête et par une balle.
 
Madame je vous dirai que la mort a été instantanée et ne s’est ni vu ni reconnu car je vous promets que s’il avait été que blessé tant grièvement que ce soit je l’aurai ramené tout de suite car lui et Boyer nous nous aimions comme 3 frères. Et je n’aurai jamais voulu me sentir défaillir dans un moment pareil. Car ça n’a jamais été mon habitude.
 
Vous me demandez comment votre fils a bien pu me sauver la vie ; c’est en m’avertissant juste à point contre le danger car j’aurais peut être pu faire comme de nombreux camarades rester là sur le champs de bataille et dire que c’est au moment où nous nous croyons en sécurité que nous sommes été séparés malheureusement pour la vie.
 
Je vous dirai que son Corps n’a pu être relevé car l’élément venant d’être pris par ces sales boches. Maintenant nous avons repris la tranchée mais c’était une autre compagnie qui l’occupait. Sûrement que son Corps a été inhumé car c’est un ordre écrit et qui doit se faire ; c’est pourquoi n’étant pas là je ne peux vous renseigner davantage à ce sujet. Mais je vais faire tout ce que je vais pouvoir pour avoir l’emplacement de sa tombe. Chose qui n’est pas facile mais enfin rien n’est impossible et je voudrais que ça puisse atténuer ces grandes douleurs à toute la famille.
 
Jean est tombé en défendant la tranchée comme le plus brave des braves. Je ne peux m’empêcher de vous le dire : il ne sera pas porté disparu sûrement car son avis de décès a été signé par deux types et ça vous sera envoyé par les soins du régiment.
 
Je vous promets que ça m’ennuie beaucoup de vous faire parvenir cette lettre car ce sont des lignes plutôt terribles à lire pour un Père et une Mère.
 
Je vous quitte en bien prenant part à vos chagrins et je serais très fâché de savoir que vous vous gêniez avec moi car écoutez, ça me fait un grand vide à la Cie depuis que je n’ai plus mes camarades Jean et Boyer.
 
Je vous dirai que vous pourrez avec un grand honneur réclamer la Croix de Guerre gagnée si bravement par un fils digne de tout éloge.
 
Je vais vous quitter Monsieur et Madame Caillavel et excusez-moi de toutes ces paroles si dures. Je vous le refit, je suis tout à vous."
 
A Buffy,
 
caporal brancardier
21e Infie 9e Cie Liaison 3 Bon
 

Remarque...
Dans le récit dont les liens sont donnés ci-dessous, pour des raisons trop longues à expliquer, le patronyme de Jean dans le récit est Cavailles en lieu et place de Caillavel.
 
Plus d'info et références à l'auteur : ici
Le livre : ici
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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 18:00
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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 17:50
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Alfred Amédé Canonne est né à 9 heures du matin, le 15 mai 1856, à Honnechy.
 
Cultivateur, il était marié à Henriette Lemaire, elle aussi cultivatrice.
Tous deux étaient domiciliés à Ors, rue de Landrecies.
 
Alfred était le fils de Jean-Baptiste Canonne, tisseur et d'Adélaïde Lemaire, ménagère.
Ses parents avaient tous deux 32 ans, lorsqu'il est né : fort probablement au hameau "Les Moulins", à Honnechy, où ils résidaient (ici).
A 7 heures 15 du matin, le 16 octobre 1917, âgé de 61 ans, il est fusillé au lieu-dit "Le Roleur", à Valenciennes.
 
Les faits*...
Alfred Canonne, qui habitait au bout du Vieux Chemin du Cateau, près de la voie ferrée, avait été obligé de déménager, dans une petite ferme située en face de la Chapelle Saint-Roch.
Dans le virage, se trouvait un autre ferme, celle de Léon Stoclet.
A cette époque, les troupes anglaises parachutaient de petites boîtes contenant chacune un pigeon...
Dans les cages se trouvaient également un questionnaire relatif au passage des troupes allemandes, aux emplacements de l'artillerie, etc.
Il était demandé d'indiquer le lieu de départ du pigeon ; les initiales de l'auteur et les renseignements permettant aux Anglais de récompenser correctement l'informateur, une fois la guerre terminée...
 
Un jour, les Allemands tirèrent et abatirent un pigeon parti d'Ors...
Ils découvrent les initiales de l'auteur sur le document accroché à la patte de l'animal.
 
La police allemande mena l'enquête dans les cafés de la région, afin de découvrir, contre récompense, qui pouvait bien être la personne se cachant derrière les initiales F.C.
 
Au bout de leur enquête, les Allemands arrêtèrent Florence Fontaine et Camélia Fontaine, l'épouse de Léon Stoclet (prisonnier). Elles furent alors emprisonnées le 8 septembre 1917.
 
Ce même jour, le village apprend qu'il risque de se faire sanctionner d'une amende de 10.000 marks, si on ne retrouve pas des fugitifs.
 
Le 9, le montant de l'amende est doublé et passe ainsi à 20.000 marks.
 
En fuite et recherchés, depuis le 6 septembre, les Canonne, sans pour cela que le prisonnier civil qui dormait chez eux fût inquiété ; ils se rendirent aux autorités d'occupation le 19 septrembre. Deux jours plus tard, Florence et Camilia Fontaine seront libérées...
 
Pour s'être fait passer pour analphabète, Henriette Lemaire, l'épouse d'Alfred, sera condamnée à un an de prison.
 
Quant à Alfred Canonne, il devra creuser sa propre tombe, avant d'être fusillé...
 
Par après, on sut que les Canonne s'étaient cachés ruelle Pithou, ensuite à Hautmont...
 
D'après René Delame, in
"Valenciennes Occupation allemande 1914-1918 - Faits de guerre et souvenirs" ; Hollande & Fils ; édition 1933
 
Le mardi 16 octobre 1917, la ville recevait de la "Commandanture" l'avis suivant...
 
Les trois civils dénommés ci-dessous, fusillés ce matin, à 7 heures, suivant la loi martiale, ont été enterrés au cimetière civil de St-Roch de Valencienne.
 
Canonne Alfred, tombe n° 360
Cotteau Edouard, tombe n° 361
Herbaux Victor, tombe n° 362
 
Les murs de la ville furent immédiatement recouverts d'affiches rouges destinées à impressionner la population, en annonçant l'exécution de ces trois Français.
 
Deux des fusillés étaient domiciliés à Honnechy, le troisième, seulement, habitait Valenciennes.
 
Canonne et Cotteau ayant trouvé un pigeon voyageur porteur d'un message questionnaire, étaient accusés d 'y avoir répondu.
 
Herbaux aurait été déposé, paraît-il, en territoire occupé, par un aéroplane, pour y accomplir un service de renseignements.
 
L'employé des pompes funèbres Dautel, qui a assisté à l'exécution raconte que les condamnés étaient arrivés à sept heures du matin en camion automobile au champ de tir.
 
Qu'une corde avait été tendue le long de la butte, devant laquelle ils furent alignés à deux mètres les uns des autres, le dos tourné au peloton qui devait les fusiller.
 
Ils se rendirent à leur place très courageusement, les yeux non bandés et sans être ligotés.
 
Tous trois après la salve, tombèrent à la renverse, puis leurs cadavres furent déposés dans des cercueils et conduits par Dautel au cimetière Saint-Roch, pour y être inhumés.
 
A cette époque, les prisons regorgeaient de monde, et les Allemands durent préparer d'autres locaux.
 
A la prison de Saint-Jean, où je devais être enfermé le mois suivant, se trouvaient un colonel et une douzaine d'officiers qui avaient tenté de s'évader, c'est pourquoi les patrouilles circulaient jour et nuit, et arrêtaient les passants pour leur demander leurs papiers.
La "Commandanture" voyait partout des espions.
 
C'est ainsi qu'au cimetière Saint-Roch ils arrêtèrent un pauvre évadé, qui, durant deux mois s'y était caché, des personnes charitables allaient lui porter à manger.
 

* Extrait du journal de Marie Polvent - Au Pays d'Ors - Jules Delva, 1997
 
Cimetière Saint-Roch - Avenue Saint-Roch - 59300 Valenciennes (ici)
+33 (0)3.27.46.22.90
 
Plus d'info sur les animaux et la guerre ici
A voir aussi : www.horizon14-18.eu
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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 07:36

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Charles de Rose est né le 14 octobre 1876 à Paris.

 

Il est le fils d'Emmanuel de Tricornot, marquis de Rose, lieutenant-colonel de cavalerie, et de Jeanne Marie Jacobée de Nauroy.

 

Yeux clairs, longues moustaches, Jean Baptiste Marie Charles, Baron de Tricornot et Marquis de Rose était chef d'escadrons de cavalerie et commandant d'aviation de la Ve armée. Il était également officier de le Légion d'Honneur et décoré de la croix de guerre.

 

Le 11 mai 1916, la chasse française perd son concepteur.

Deux enfants se retrouvent orphelins de père...

 

Le commandant Charles Tricornot de Rose, de retour de Verdun, se tue le 11 mai 1916 à Villemontoire (ici), en exécutant un vol de démonstration, devant le général Paul-François Grossetti, commandant le 16e CA.

 

Le 14 août 1916, le capitaine Louis Morisson, moins fin pilote que de Rose, est promu commandant et nommé à la tête de la Ve armée.

 

° Bref historique

Jean Baptiste Marie Charles de Tricornot de Rose poursuit ses études à Tours, ensuite au Caousou, à Toulouse, à Verseilles et enfin à Felkirch (Tyrol) et est enfin admis à Saint-Cyr, en octobre 1895.

 

En 1897, c'est élevé au grade de sous-lieutenant qu'il est affecté au 9e Dragons, en garnison à Lunéville.

 

En mars 1906, catholique fervent, de Rose fait valoir ses convictions pour ne pas participer aux inventaires et à l'obligation de devoir fracturer les portes d'une église (application de la loi de séparation de l’Église et de l’État).

 

Ce refus d’obéissance le conduit en prison ; de là, il est traduit en conseil de guerre et acquitté. Il sera toutefois condamné à trois ans de suspension, par le ministre en charge des affaires militaires.

 

Il découvre alors la mécanique automobile, ensuite, l'aviation, qu'il étudie en technicien.

Il s'y passionne à un tel point, qu'il est détaché ensuite, hors cadre, au service de l'aviation.

Peu après son retour dans l'Armée, de Rose intègre, en 1910, la première formation de pilotes, de la toute nouvelle Aéronautique militaire, sous les ordres du général Pierre Auguste Roques.

 

Il exécute ses premiers vols à l’école Blériot de Pau, au mois de novembre 1910. C'est là que le 23 de ce même mois, il y obtient le brevet civil n° 330.

 

Il devient titulaire du premier brevet (n° 1) de pilote militaire le 7 février 1911.

 

il acquiert très vite de l’expérience, bat des records d'altitude (3.899 mètres en 1911) et s’implique, comme pilote d'essai, dans la modernisation des appareils, comme dans la théorisation de leur emploi.

Charles de Rose confirme l’intérêt de l'avion en matière d’observation et de reconnaissance, notamment au profit de l'artillerie, mais surtout, recommande rapidement de l'armer pour le combat.

 

Il est élevé au grade de capitaine en 1912, l'année où l’aéronautique reçoit le statut d’arme : la 5e en nombre.

 

En 1913, il met au point les règlements de manœuvre à l'Inspection de l'aéronautique ; par après, il est nommé adjoint du directeur de l'aviation militaire.

 

Organisateur de la chasse, lors de la bataille de Verdun, il sera le premier à concevoir et à mettre en oeuvre un concept innovateur de supériorité aérienne locale, autonome et structurée.

 

° 1914...

Lors de l'entrée en guerre de la France, en 1914, il est l'un des premiers à considérer le potentiel de l'avion pour la chasse ; pour lui, l'avion n'est pas seulement un appareil moderne au service de l'observation, avec pour seul objectif, l'aspect défensif.

 

Chef d’escadron, de Rose commande alors à Jonchery-sur-Vesle, non loin de Reims.

 

Le général Franchet d'Esperey, qui dirige la 5e armée, est l'un des rares à croire en l'avenir de l’aviation.

 

Charles de Rose imagine alors, afin d'obtenir la suprématie aérienne au-dessus du champ de bataille, d'aveugler l'ennemi en l'empêchant d'observer.

 

Le 1er mars 1915, de Rose met sur pied la première escadrille de chasse spécialisée : la prestigieuse escadrille M.S. 12 équipée de Morane-Saulnier biplaces, les plus rapides du moment, et qui sont capables d'atteindre en pointe les 125 km/h.

Il peaufine les techniques de la chasse et crée ainsi l’armée de l’air française.

 

Ces pilotes iront désormais à l'affrontement, afin d'abattre l'ennemi à la carabine.

Au moyen de cette technique, un premier appareil allemand est abattu un mois plus tard, le 1er avril 1915.

 

La mitrailleuse remplace bien vite la carabine.

Les escadrilles de chasse se multiplient sous son impulsion.

 

En quelques mois, l'aviation de chasse acquiert ses lettres de noblesse et nul ne conteste plus de son inutilité.

 

Charles de Rose est étroitement associé à la bataille de Verdun, pour y avoir servit en qualité de chef de corps, avec sous ses ordres, les meilleurs pilotes de l'époque, tels : Jean Navarre ; Nungesser ; Guynemer (ici)...

 

Début 1916, les Allemands lancent leur offensive sur Verdun, où leurs escadrilles ont la maîtrise des airs au-dessus du champ de bataille.

Les Français n'arrivent plus à observer l'adversaire allemand.

 

Le général Pétain, commandant de la place, décide alors de faire appel à Charles de Rose.

Ainsi, il ordonne que soient rassemblés les meilleurs chasseurs, afin de balayer le ciel de ses ennemis.

 

Quinze jours plus tard, la situation est enfin rétablie, grâce au courage des pilotes français et aux nouvelles méthodes de combat insufflées par de Rose.

 

Il est décrété qu'il ne serait plus toléré de voler en solo, à la recherche de l'exploit individuel.

Grâce à son esprit d'équipe et de corps, de Rose parvient à éliminer l'aviation allemande du ciel de Verdun. Par là-même, il instaure définitivement ce qui caractérise l'avion, un "esprit de la chasse".

 

Quelques semaines plus tard, l'effort allemand est brisé, et les chasseurs quittent le secteur.

Charles de Rose regagne le quartier général de la 5e armée.

 

° Le drames...

Le 11 mai 1916, en tournée d'inspection sur le terrain de Villemontoire près de Soissons, il décolle avec son Nieuport 13, afin de faire une démonstration de vol à l'attention du général Grosetti venu le visiter.

 

Aviateur de la vieille école, de Rose, ayant atteint 50 mètres, s'apprête à virer sur l'aile, il coupe le moteur pour tourner sur le côté, les spectateurs présents s'attendent à entendre le moteur reprendre, mais celui-ci refuse de repartir.

 

L'avion, livré à lui-même, s'écrase aussitôt.

Le commandant est tué sur le coup.

 

Ainsi disparait, dans le crash de son avion, l'inspirateur de la chasse française dont les efforts des mois antérieurs commençaient à porter leurs fruits...

 

Le commandant Charles de Rose est mort au moment où ses idées étaient enfin comprises et reconnues du plus grand nombre.

 

A Verdun, il avait su rétablir un équilibre entre les deux camps rivaux en faisant la preuve que l'aviation se dressait comme un élément incontournable dans le jeu des armées.

Sa mort prématurée enlève à l'armée française un homme de terrain aux idées de génie.

 

Quiconque aujourd'hui porte le regard sur un avion militaire ne peut comprendre à quel point, il a dû être difficile pour ces pionniers d'innover pour en arriver là, à ces avions de chasse : concentré de développement, de technologie et de conviction théorique et tactique...

 

Un de ses deux fils, François, deviendra Ambassadeur de France auprès de l'OTAN, en Belgique (ici)

 

Le commandant de Rose, un pionnier de l’aviation de chasse ; mémoire résumé (ici)

 

www.horizon14-18.eu

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 07:23

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Volontaire de guerre, John McCrae est un médecin biologiste qui s'est fait enrôler avec grade de major et fonction de chirurgien dans le Corps expéditionnaire canadien, lors de la Première Guerre mondiale.

 

Alors qu'il est sur le théâtre des opérations, il est promu au grade de lieutenant-colonel (comme son père), du Corps médical canadien.

 

II rédigera, pendant une accalmie à Boezinge (ici), près d'Ypres, le célèbre poème In Flanders Fields qui immortalisera la douleur des combattants tombés sur le sol de Flandre.

 

De constitution fragile, souvent malade durant sa jeunesse, il décède de maladie à l'Hôpital militaire britannique de Wimereux, le 28 janvier 1918 (ici).

 

Dès 1921, suite au poème de John McCrae, les Britanniques, les Canadiens, les Australiens et bien d'autres nations... choisissent comme emblème du souvenir, le coquelicot, cette fragile fleur des champs, qui porte le nom de poppy en anglais.

 

Sur les tombes et sur les stèles britanniques, çà et là, dans les cimetières des anciennes armées de l'Empire britannique, fleurissent depuis lors des coquelicots de papier.

 

Ces mêmes coquelicots se retrouvent également toujours arborés à la boutonnière, en période de commémoration, et plus particulièrement les 11 novembre, date symbolique et sacrée entre toutes, pour tout militaire...

 

Cette "fleur du souvenir" rappelle donc la vision du champ de bataille, rouge à l'image du sang versé ou à la couleur que prennent les plaines du Nord de la France et de la Belgique, du printemps jusqu'à l'automne...

 

Pour sa part, la France choisira le bleuet, une autre fleur commune aux champs de bataille, pour rappeler non seulement la mémoire de ses poilus habillés aux couleurs bleu horizon et morts au combat, mais aussi tous ces jeunes soldats répondant au doux sobriquet de bleuet ; en cela particulièrement ceux de la classe 1917...

 

John McCrae fait appel à un photographe professionnel pour prendre des photos de lui flanqué de ses animaux de compagnie. Ainsi, son cheval Bonfire ou son chien Bonneau, avec lesquels, à trois, ils formeront une bande bien connue...

 

Durant la guerre, il se réfugie souvent en compagnie de ses bêtes, alors qu'il fait de longues balades dans la campagne française.

Cheval et cavalier passent presque toute la guerre ensemble, Bonfire lui ayant été offert en cadeau, avant son départ de Montréal.

 

Dans les lettres qu'il fait parvenir à sa mère, il décrit en détail les bouffonneries de sa "famille à fourrure". La bergerie comprend : un lapin ; une poule ; un chaton ; Follette, la mère de Bonneau ; mais aussi... plusieurs autres chiens, dont un chiot venu au monde dans la plus récente portée de Follette.

 

Bonneau, le chien adopté par John, accompagne souvent son maître et sa monture Bonfire non seulement lors de leurs promenades à la campagne ; mais aussi, il n'est pas rare qu'on l'aperçoive sur les talons de John, alors que celui-ci effectue des inspections au sein des baraquements médicaux.

 

Dans une des lettres envoyées à sa famille, et datée du 29 avril 1917, John McCrae fait également état du fait que les frais sont "considérables" pour se faire tirer le portrait.

 

La vue équestre de John, présente en marge du texte, a été réalisée par le photographe Caudeville.

 

A la lecture des textes analysés, il semble bien que John McCrae était apprécié du plus grand nombre, pour la très grande empathie qu'il témoignait à l'égard de ses contemporains, et, tout particulièrement aux militaires malades et blessés parmi ceux-là...

 

Sa maison natale à Guelph, en Ontario, est à présent un musée qui lui est dédié (ici).

 


In Flanders Fields

 

In Flanders fields the poppies blow

Between the crosses, row on row,

That mark our place ; and in the sky

The larks, still bravely singing, fly

Scarce heard amid the guns below.

 

We are the Dead. Short days ago

We lived, felt dawn, saw sunset glow,

Loved, and were loved, and now we lie

In Flanders fields.

 

Take up our quarrel with the foe :

To you from failing hands we throw

The torch; be yours to hold it high.

If ye break faith with us who die

We shall not sleep, though poppies grow

In Flanders fields.

 

John McCrae

 

Plus d'information PDF ici

www.horizon14-18.eu



Références :

Dianne Graves, A Crown Life : The World of John McCrae, St. Catharines, Ontario, Vanwell Publishing Limited, 1997, p. 238.

Kyle McIntyre, "What a Funny Gang They Are ! The Wartime Animal Companions, Lieutenant-Colonel John McCrae's Animals" (recherche non publiée), p. 8.

John E. Prescott, In Flanders Fields : The Story of John McCrae, Erin, Ontario, The Boston Mills Press, 1985, p. 110.

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 07:18

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Plus d'info sur : www.horizon14-18.eu

 

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