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Augustin Joseph Louis Victorin Trébuchon est né le 30 mai 1878, à Malzieu-Forain en Lozère, au lieu dit du Montchabrier (Frayssinet). Il est le fils aîné d'une fratrie de 6 enfants ayant pour parents Jean-Baptiste Trébuchon, 35 ans, cultivateur et Rosalie Vissac, 32 ans, ménagère, le jour de sa naissance.
Mort à l'âge de 40 ans, Augustin Trébuchon ne laisse aucune descendance "officielle" derrière lui.
En revanche, on sait qu’il devait se marier avec une fille du Liconesse, Hortense Brun. Que cette demoiselle avait eu une fille, Marie. Que cette dernière ressemblait beaucoup à Augustin...
Ou encore qu’Augustin n'était revenu en permission qu'une seule fois, en 1917.
Qu’il disait ne plus vouloir retourner au front...
Soutien de famille pour ce qu'il a perdu ses parents, et, par ce fait, exemptable, il s'enrôle toutefois dans l'armée, le 4 août 1914, à Mende.
Avant guerre, Augustin est "pastre" (pâtre, ou, berger communal à Saint-Privat-du-Fau). Accompagné d'un accordéon, il anime les bals populaires de la région...
Une de ses nièces sera prénommée Augusta, en sa mémoire, probablement...
Officiellement décédé le 10 novembre 1918, comme en attestent les références sur la croix qui orne sa sépulture (tombe n°13), dans le carré militaire du cimetière communal de Vrigne-Meuse (Ardennes), Augustin est réellement décédé d'une balle dans la tête tirée à 10 heures 45, le 11 novembre, jour de l'Armistice et alors qu'il se portait en première ligne, afin d'y apporter des ordres.
Peu avant les faits...
Le 8 novembre, Augustin, soldat de première classe et agent de liaison à la 9e compagnie du 3e bataillon du 415e R.I. appartenant à la 163e division du 14e corps de la IVe armée, arrive dans les Ardennes, en même temps que les 700 hommes de son régiment.
A cette étape de la guerre, les Allemands reculent, mais se battent encore, défendant, pied à pied, un sol conquis et qu'il rétrocèdent, malgré eux, mètre par mètre, aux Français, depuis l'offensive avortée d’août 1918, dans l'Aisne...
Il est apprécié de ses congénères, "il les aura presque toutes faites" : la Marne, Verdun, l'Artois et la Somme... Augustin est cité le 23 octobre 1917 à l'ordre du régiment : "Bon soldat ayant toujours accompli son devoir, a été blessé deux reprises au cours de la campagne" ; ensuite, à l'ordre de la 73e brigade : "Soldat d'un calme remarquable donnant à ses jeunes camarades le plus bel exemple d'une brillante attitude au cours des combats du 15 au 18 juillet 1918".
Tombé au front 5 heures après la conclusion de l'armistice (Rothonde), il est fauché par une rafale de mitrailleuse 15 minutes avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu fixé à 11 heures. C'est en sa qualité d'agent de liaison au 415e R.I., et, alors qu'il courait vers le front en bordure de Meuse (Bois Charlemagne), porteur d'un message ordonnant aux combattants de décrocher vers l'arrière (Dom-le-Mesnil) pour la soupe prévue à 11 heures 30, qu'il est tué...
Son corps sera retrouvé (semble-t-il) par l'agent de liaison Georges Gazareth et le clairon Octave Delalucque, alors qu'ils rampaient vers le trou qui servait de P.C. au capitaine Lebreton...
Pour l'heure, un collectif important de personnes, à titre privé, revendique le fait que soit modifiée l'inscription portant au 10 novembre le jour de son décès.
Un jardin de la mémoire d'Augustin Trébuchon a été inauguré à Rethondes.
Un clos porte son nom, non loin de l'endroit où il a trouvé la mort tragiquement, à Vrigne-Meuse (PDF : ici)...
Voir également : ici
A propos de sa commune natale : ici
Homo-sapiens...
Homme de Néandertal
Origine et évolution de l'homme - la bipédie
Aux origines de la vie - 1/5
2/5
3/5
4/5
5/5
L'Homme de Palau
L'Homme de Florès ("Homo floresiensis")
Rayon X - La vie ailleurs
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Le récit de M.C., qui suit, sur le combat de Burkel a été publié, en pages 122 et 123, dans "Nos Héros morts pour la Patrie", sous la direction générale de René Lyr, aux Editions Van der Elst, à Bruxelles, en 1920...
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"Le 19 octobre 1918, la division de cavalerie de l'armée belge opérait dans les environs d'Oedelem, à 7 km au Sud-Est de Bruges. Comme durant la guerre des tranchées, nos cavaliers combattaient à pied; pourtant l'espace était libre, les chevaux suivaient à courte distance... Qu' il eût été bon de charger !
Le jour était à son déclin, nos lignes de tirailleurs avaient repoussé les arrières-gardes allemandes, mais l'ennemi, installé dans le petit bois de Kattine, semblait décidé à défendre cette position. Plusieurs lignes de mitrailleuses étaient en action et forçaient nos hommes à se terrer. L'ennemi avait l'avantage du terrain, de nombreux couverts protégeant son mouvement de repli sur Maldeghem.
A 16 heures 30, le major Van Strydonck, commandant le 2° groupe du 1° régiment des guides, reçoit un ordre de l'état-major : "Franchir par un coup de force à cheval les lignes de mitrailleuses ennemies. A hauteur de Burkel, se rabattre de chaque côté de la route et prendre l'ennemi à revers ; deux auto-mitrailleuses précéderont la colonne."
Le rêve de tout cavalier: la charge! allait-il se réaliser ? L'ordre est précis, il se répand, un murmure l'accompagne. Les hommes s'agitent, les yeux resplendissent de joie, déjà les mains se crispent sur la garde des sabres à larges coquilles d'acier. Parmi eux un jeune adjudant, au visage plein de douceur, ne peut maîtriser son impatience. Il va, vient, inspecte ses hommes, caresse son cheval, regarde la route sur laquelle on va bientôt bondir.
La charge! Le plein galop, sabre au clair ! Toutes les aspirations de son ardeur juvénile vont se réaliser... Mais le temps presse, déjà les brumes du soir estompent les lointains. Un bruit de moteur; toutes carapaçonnées d'acier, les deux auto-mitrailleuses longent la colonne. Devant Kattine, la fusillade fait rage. Nos lignes de tirailleurs attirent l'attention de l'ennemi que les batteries d'accompagnement arrosent d'obus.
Bride abattue, un cavalier accourt :
-Mon major c'est l'heure!
Le capitaine-commandant comte F. de Meeus, adjudant-major au 1° guides, apportait l'ordre d'attaque.
Le major Van Strydonck se dresse sur ses étriers et d'un geste large tire son sabre; un bruit de ferrailles passe en l'air, strié de blanches étincelles.
Puis serrant les mains du commandant "au-revoir, Meeus." Pour un cavalier, la tentation est trop forte: "mon major, je me permets de revendiquer l'insigne honneur de charger à vos côtés."
-Soit...
Automatiquement, sabre au poing, grave, menaçante, la masse s'ébranle et s'enfonce au pas dans la grisaille du soir. Dans les intervalles de la fusillade, on perçoit le souffle ardent des chevaux qui, l'oreille dressée, les narines ouvertes, sentent eux aussi l'approche de la bataille.
Le jeune adjudant, caressant l'encolure de son cheval, est en tête de la colonne. Sa douce figure s'est contractée, sa bouche se plisse en un sourire hautain, les yeux sont rivés vers l'horizon... vers l'ennemi... vers la bataille.
L'espace couvert est franchi, la colonne prend le trot. Au frappement alternatif des sabots sur le pavé de la route se mêle le froissement des cuirs, le cliquetis des sabres... Un grand souffle farouche plane sur cette marée d'hommes qui s'avance semblable à un bélier de bronze.
Subitement dans les brumes mauves du soir apparaissent les lisières du bois de Kattine. Brusquement le chef lève son sabre: "En avant, mes enfants... Pour le roi !"
Et dans cette atmosphère de bataille, où ricanent les balles et miaulent les obus, une clameur immense se lève : "Hourra ! Vive le Roi !..."
Comme un ressort bandé se détend subitement, la colonne prend le galop. Une longue file de bras brandissant des sabres s'agite, les cris redoublent, le galop s'allonge, se précipite. C'est la charge avec son frisson d'épopée. La première ligne de mitrailleurs ennemis est dépassée, la course continue vers le second bois qui cache Burkel. Là les fusilliers-marins de la 4° compagnie, blêmes de terreur, voient venir bondir vers eux ce torrent qui mugit... En joue !
Les deux chefs couchés sur l'encolure de leurs coursiers accélèrent encore l'allure. Tout à coup, le bois s'allume d'éclairs rougeoyants, les chevaux de tête s'écroulent, le commandant de Meeus, frappé à mort, disparaît dans l'affreux tourbillon... Le petit adjudant, transfiguré, radieux, d'un bond a pris la place du chef tombé. Et le soldat de 20 ans et l'officier à cheveux gris, côte à côte, bondissent, sabre baissé vers les Allemands.
Une nouvelle décharge crépite des maisons de Burkel, les chevaux se cabrent, piétinent, bondissent au-dessus des fossés... écrasant des corps. L'auto-mitrailleuse de tête est bloquée en travers de la route. "Pied à terre !" Les cavaliers lâchant leur sabre empoignent leur carabine ; en tirailleurs, sous bois, ils harcèlent l'ennemi décontenancé par ce brusque changement de combat.
17 heures... le feu cesse... L'Allemand est en fuite. La nuit enveloppe le contour des choses, une buée laiteuse se lève de terre, de-ci, de-là un coup de feu... un cri... un râle.
Les unités reformées, dans le bois on procède à l'appel :
-Adjudant Van der Cruysen ?
Une voix grave répond : "Mort au Champ d' Honneur."
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A vous, de passage...
Merci de vous êtes arrêté(s), le temps d'un instant, sur mon blog...
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